François Vieillecroze | Cabinet architecture Saint-Tropez François Vieillecroze | Cabinet architecture Saint-Tropez
Soleil magazine N°1 - 2006
Arrivé dans la presqu'île de Saint-Tropez au printemps 1981, l'année de la première Nioulargue, François Viellecroze fête cette année vingt-cinq ans de chantiers et affiche un carnet d'adresses prestigieux qui lui remet en mémoire autant d'aventures.

À la question de la réalisation qui lui tient le plus à coeur, il répond : « la prochaine car c'est pour moi l'occasion de me remettre à l'ouvrage et de faire le maximum pour satisfaire mon client et de réaliser son rêve » ...
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"A force de construire, je me suis construit moi-même..."

Son espoir aujourd'hui, c'est que la presqu'île, elle n'évolue pas afin de rester un grand sanctuaire protégé. À l'image de la bravade, cette fête authentique et colorée, qui, depuis quatre siècles, se renouvelle chaque année. Contre vents et marées, à l'éclosion du printemps de mai, elle met en scène dans la ferveur mousquets et tromblons gardes saints et provençales du Rampéu mais surtout est l'occasion, à la sortie de la messe des mousquetaires, de faire défiler dans tout le village les jeunes générations, porteuses des lendemains de Saint-Tropez...
Ses meilleurs souvenirs, en un quart de siècle passés à travailler ici ? Les joies simples de la nature et de la mer avec une oursinade dans les rochers arrosée d'un blanc de blanc du pays, les émotions d'une partie de chasse avec des amis, la brochette de grives à la clef, ou encore la cueillette des champignons à l'automne, dans les forêts alentour.
Des racines fortes qui lui rappellent ses origines de la campagne périgourdine, une liberté chérie et précieuse dans un métier qui, selon lui, a évolué et surtout beaucoup changé dans les dernières années. \r\nAprès une époque de « caprices », témoignages d'une époque -les Années 80- où l'argent était tout aussi facilement gagné que dépensé, la frivolité cède le pas à une prise de conscience plus citoyenne où, dans la veine du commerce équitable et du développement durable, le respect de la nature et de l'équilibre de l'environnement touche désormais à l'habitat et à un mode de vie plus raisonnable. Après les fantaisies apparaît un retour au dépouillement, ce « less is more » du Bauhaus, où pureté et sobriété reposantes prennent le pas sur le décorum des maisons. Maisons plus seulement de vacances mais propriétés qui deviennent des endroits où bien vivre plutôt plutôt que des rêves à montrer, ce qui n'empêche pas d'ailleurs qu'on les montre toujours, la nature de l'homme est ainsi faite !
« La presqu'île est ainsi entrée dans l'ère du bio habitat » commente François Viellecroze et l'architecte d'expliquer qu'aujourd'hui, sur ses chantiers, on lui demande de plus en plus souvent, non seulement de veiller à s'intégrer dans un environnement mais aussi de choisir des matériaux locaux, d'économiser l'eau, de recycler preuve que l'ère de la consommation à tout crin cède le pas à la sagesse d'antan.
« Dans le projet de la plage de Pampelonne ainsi, nous avons choisi pour bâtir les établissements de les traiter en terre crue, un matériau du pays réversible qui puisse retourner à la poussière, le moment venu... »
L'autre constat fort de l'évolution actuelle de l'architecture dans la presqu'île touche aux récents investissements lourds réalisés dans la viticulture avec la création de chais sur les domaines, les golfs et le polo. Toutes ces créations ont, en commun, leur ancrage sur un vaste domaine naturel préservé mais, plus important encore, ils fixent une population et des emplois à l'année, afin de dépasser enfin une économie locale exclusivement basée sur le commerce et le tourisme saisonnier estival tout en préservant de grands espaces paysagés.






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