Avant-goût d'été à Saint-Tropez

Avec son allure années 60 et sa toiture plate, cette villa avait effrayé plus d'un acheteur. Mais c'est précisément ce qui a séduit Ingrid, qui n'eut aucun mal à convaincre son mari de se ranger à son avis. Il faut dire que leur métier commun dans l'univers de la mode les a amenés à avoir les mêmes goûts, spécialement en matière de décoration.

Dans la presqu'île de Saint-Tropez, le style architectural en vigueur est celui des toits en tuiles anciennes et des murs de pierre enduit de chaux. Le couple fait appel à l'architecte local, François Vieillecroze. En accord avec ses clients, celui-ci décide ici d'une création contemporaine qui respectera le passé. La hauteur du bandeau de la toiture-terrasse est épaissie et prolongée par un claustra géant qui laisse passer les branches des chênes blancs, précieusement conservés.\r\n\r\nSon plan bouleversé, la maison gagne en élégance. L'été, elle accueillera les amis et la famille dans les chambres du rez-de-chaussée organisées autour d'une cuisine ouverte uniquement pour la belle saison. Le premier étage, avec ses grandes terrasses, est réservé au couple, qui gardera ainsi son indépendance. Les ouvertures en ferronnerie ont été maintenues, les volets à claire-voie repeints et une piscine a été créée face à la mer. La peinture de la maison est l'oeuvre de Frédéric Morlais, peintre marin spécialisé dans la chaux ferrée qui a réussi un effet de gris parfaitement original se rapprochant du sol en ardoise. Toute la menuiserie de la maison a été réalisée par la patient et minutieux Philppe Ursa.

Pierre Lacourt, quant à lui, a conçu une cuisine ultramoderne à l'étage, car, même dans une bastide, le contemporain trouve finalement sa place. Le jardin a été confié au paysagiste Frédérique Evain, grand spécialiste des cactus. Très vite, la maison a trouvé ses marques dans ce paysage sauvage. Nous sommes sur la Côte d'Azur, et non pas en Californie, comme beaucoup pourraient le croire.

Sylvie Cardon