Une maison dans la piède

« J''avais la plus grande liberté d''action pour le dessin de cette maison destinée à une famille avec trois enfants. L''idée était de respecter le site, dans la pinède de Cap Ferret (Gironde), de rappeler le style des maisons de pêcheurs du bassin d''Arcachon, de construire avec de grands volumes, le minimum de couloirs, l''utilisation maximale des mètres carrés ». Pour François Vieillecroze, architecte à Saint-Tropez (Var), un chantier « sans contraintes ». Il se félicite même du rôle de l''architecte conseil et des services municipaux du Cap Ferret.\r\nLa maison est grande (180 m2 de SHON), mais ne le paraît pas. Elle n''a d''étage que sur une aile, et les toits décalés se masquent dans le décor des pins, laissé naturel « sans apport de plantes exogènes » de jardin.\r\nConstruite par Bernard Martin constructions (BMC, au Cap Ferret), cette maison est un mélange de charpente traditionnelle et d''ossature bois. Elle repose sur un radier en béton de 20 cm, posé à même le sable : « Incompressible, il n''impose pas de fondations ». Le constructeur a commencé par élever une charpente de poteaux en pin traité (20 x 20 cm), tenonnés, mortaisés et chevillés, reposant sur des sabots galva isolés de la dalle, ainsi que la charpente de toiture. À ce stade, la structure, prête à couvrir, était un grand squelette creux. BMC a inséré des panneaux, réalisés en ateliers comme il ''aurait fait pour une ossature bois : un coffrage en planche de pins, fixées à un OSB, avec le pare vapeur et 120 mm de laine de roche. Ce coffrage a été fixé aux poteaux. \r\nÀ l''extérieur, le bardage (planches de 250 x 24 mm en pin des Landes) est cloué verticalement, avec des couvre-joints (40 x 10 mm), également cloués inox. À l''intérieur, le revêtement est également en planches, mais clouées horizontalement.\r\nDeux terrasses s''intercalent dans l''architecture en H, couvertes par le prolongement de la toiture. Une autre terrasse couverte prolonge la chambre des parents, à l''étage côté sud-ouest.\r\nEn accord avec les architectes locaux, François Vieillecroze a fait couvrir la maison en tuiles mécaniques (dites marseillaises).\r\nUne grande cheminée en briques trône dans le salon, montée en briques jusqu''au faîtage, et achevée en boisseaux classiques.\r\nTrois chambres occupent l''aile ouverte au sud-est, entourant un bloc sanitaire, avec une salle de bains, une salle d''eau et deux wc, accolé au massif de la cheminée. L''autre aile est occupée par le coin repas (au sud-ouest), la cuisine ouvrant sur le salon, et une buanderie cellier. Cette aile est surmontée d''un étage comprenant la chambre des parents, avec une terrasse au sud-ouest, la chambre, une salle de bains et un dressing.\r\nLa partie centrale de la maison est le salon (près de 50 m2) ouvrant au sud-ouest et au nord-est. Avec les décrochements de toiture, le salon bénéficie d''une hauteur sous plafond de 4,5 à 5,5 m, avec toute la charpente apparente. Très satisfait du résultat, des délais observés qui ont permis l''ensemble de la construction en moins d''un an, François Vieillecroze se félicite aussi d''avoir pu faire travailler des artisans du Cap Ferret, outre le constructeur, Rudy Cousta pour l''électricité, Thierry Publie pour la plomberie, et le menuisier Pierre Suhas qui a réalisé les fenêtres, les portes et la plupart des meubles. Le coût, clés en mains, avoisine 2 000 €/m2.